April 2013
Avec une intégrité qui force le respect, le label portugais [Clean Feed] continue de défendre une ligne éditoriale exigeante, ouverte à tous les possibles de l’improvisation et de l’avant-garde, le tout enregistré et édité avec le plus grand soin, et dans un esprit du perpétuel renouvellement. Nous commencerons néanmoins cette chronique avec un régulier du label depuis 2005, Michaël Attias, altiste new-yorkais d’origine française et israélienne dont le nouvel album Spun Tree m’aura laissé béat d’admiration. Il est donc encore possible, en 2013, de jouer un jazz authentiquement contemporain, qui se régénère non dans une “déconstruction” systématiquement iconoclaste, mais au contraire dans le recherche constante de nouveaux équilibres. À partir d’un répertoire entièrement originale et de la formule instrumentale la plus éculée qui soit—le quintette—Attias et ses acolytes développent une conception profondément originale et maîtrisée du jeu collectif. Il faut entendre cet alto à la sensibilité et à l’invention dignes d’un Lee Konitz côtoyer, dans une parfaite complémentarité, la trompette volubile d’un Ralph Alessi des grands jours. Et que dire du drumming puissant et insaisissable de Tom Rainey, sinon que la géniale introduction qu’il donne à “Question Eight” justifierait à elle seule l’achat du disque?
https://michaelattias.files.wordpress.com/2020/03/jazz-magazine-avril-2013-22spun-tree22.pdf
Michaël Attias 